De Balou à Tarzan

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[Rétro] Compte rendu de mon Marathon de Paris 2014

Voici le compte rendu, agrémenté de quelques photos, de mon premier et seul marathon couru jusqu’à maintenant : le Marathon de Paris 2014. Cela reste pour moi l’un de mes plus grands souvenirs running (le meilleur étant ma 1ère course : les 20Km de Paris 2012). J'ai eu beaucoup d'émotions à le relire et il me tarde de recourir cette distance. RDV le 20 mars !!

 

 

 

 

Après une préparation de 37 séances pendant 13 semaines, au cours de laquelle j’aurai couru 490km et perdu 8 Kg, me voilà prêt pour mon premier marathon. Ma préparation a été élaborée par Eric du blog @VotreMarathon et je ne l’en remercierai jamais assez.

 

J-3 / J-2 / J-1

Ma dernière sortie avant le jour J est un cross de 5.6km sur la base aérienne de Villacoublay. Je me sens vraiment bien. J’ai du feu dans les jambes. Bien que j’essaye de manger des pates au moins une fois par jour depuis lundi c’est aujourd’hui que je commence ma préparation énergétique grâce à mon pack Overstims, j’ai 1,5l de malto à boire chaque jour. La veille, je prépare ma tenue avec attention, je me fais 10 fois la check-list pour ne rien oublier. J'embellis mon tee-shirt au bénéfice de @VotreMarathon qui l'a bien mérité.

 

 

Jour J

Après une mauvaise nuit (Timot’ qui pleure, téléphone qui sonne, un peu de stress/impatience), je me sens tout de même d’attaque. Je m’emballe mon GatoSport au chocolat (ce n’est pas mauvais mais ce n’est pas l’extase non plus) et je file au centre de la Pépinière où j’ai RDV pour la photo pour le « Col Bleu » (magazine de la Marine Nationale) ; un moindre mal vu que c’est la Marine qui m’a payé mon dossard. On est censé courir avec un maillot ‘marinière Marine Nationale’ qui, comme d’habitude, est trop petit pour mon gabarit. Je ne comptais pas courir avec de toutes manières. Ensuite, on prend le bus en direction des Champs Elysées.

Je retrouve sans mal mon compère Francis. Ce gars est un gros taré qui a décidé de courir le marathon vendredi midi après sa pizza. Il n’a aucune préparation et il s’est fait mal à la cheville au cross du J-3. Il sait qu’il va galérer mais il est là, content. Je retrouve aussi les twittos de la sphère running et de la #TeamVotreMarathon : @amalicet, @ti_tom, @koxinell, @Marv_NYC51, @Djodei. C’est toujours sympa d’échanger de vives voix. On se souhaite tous bonne chance et nous rejoignons nos sas respectifs.

Après une grosse attente où l’on alternera légers étirements et pauses pipi, l’heure de notre départ arrive, on est pressé d’en découdre.

 

Départ > 20ème km

Le départ est donné, on se règle sur mon plan de course qui est de faire les 3 premiers km à 6mn30/km puis de se mettre à 6mn20/km. Je suis étonné de voir des coureurs marcher dès le 2ème km. On rattrape le meneur d’allure  4h30 avant le ravitaillement des 5km et on reste dans son sillage. Les rues sont pleines de spectateurs et leurs encouragements nous portent. Il est amusant aussi de lire les nombreuses pancartes du genre ‘cours comme si tu avais volé quelque chose’ ou ‘Vas y ma pupuce !’. A 200m du premier ravito, je prends mon gel. Arrivé sur place, c’est la bousculade, il y a énormément de monde, il faut attendre son tour pour avoir sa bouteille d’eau. Ça repart tranquillement, mais le meneur d’allure accélère la cadence pour combler le retard que l’on vient de prendre. Il se passe exactement les mêmes choses au ravitaillement des 10 km, des 15 km et des 20 km. Mais tout roule, il fait beau, l’ambiance est bonne. Par contre, il fait de plus en plus chaud et j’ai de plus en plus vite soif. Je me rends compte qu’une bouteille ce n’est pas assez.

 

 

20ème km > 25ème km

Les premières douleurs arrivent. J’ai des petites pointes derrière les mollets mais rien de très graves. J’arrive à ma première spectatrice, ma tante Suzanne, qui m’attend devant sa porte, rue de Charenton. Mais si je me sens toujours bien, ça fait plaisir de voir un visage familier. Au ravitaillement du Semi, on perd beaucoup de temps et on se fait lâcher par le meneur d’allure mais il n’est pas loin. Je retrouve Anne-Laure et mon Timot’, ma femme et mon fils, au 23ème km, au début des quais de Seine, et ça me rebooste. La première partie des quais de Seine se passe bien, on a toujours le meneur d’allure en visuel. Je m’aperçois que ma montre m’indique 23.05km comme il y a quelques minutes. Oui elle s’est arrêtée. J’attends le 25ème km pour la relancer mais je ne sais pas combien de temps il me manquera au final.

 

25ème km > 35ème km

Là je suis dans le dur, j’ai une pointe derrière la cuisse droite qui menace de se transformer en crampe. Je réduis donc l’allure. Je ne veux pas faire le débile et préfère rester à l’écoute de mes jambes sous peine de payer le prix fort plus tard. On passe par le long tunnel transformé en boite de nuit géante. Je trouve ça cool mais j’ai un peu peur de me faire mal à une cheville car on ne voit pas où l’on met ses pieds. Je choisis de faire les remontées des souterrains en marchant car ça me lance de plus en plus fort. Je ne suis pas très bien, j’ai mal aux jambes et j’ai un point de coté. Je réduis donc mon allure à environ 7mn/km et dis à Francis que je n’irai pas plus vite, que je veux gérer pour finir  et qu’il peut partir devant s’il le souhaite. Il me distancera à la montée de souterrain suivante. Au ravito des 30 km, je prends mon temps, je bois 2 bouteilles d’eau et en prends une 3ème pour la route et mange un peu (en plus de mon gel). Je marche un peu, puis repart tranquillement à mon rythme, je sens la fatigue dans les jambes mais je me sens de continuer. Fatigué mais motivé. Il y a toujours autant de monde et je tape dans les mains d’enfants, ça les amuse. Commence la fameuse montée du Molitor. Un spectateur fait rire tout le monde en gueulant : ‘Allez le plus dur est passé’. Effectivement cette montée fait des ravages, énormément de personnes marchent. Moi je continue à mon allure, tranquillement et sûrement. Quand on a fait le Marseille-Cassis, aucune montée ne fait peur. Je me dis que Francis va finir avant moi et que c’est hallucinant vu sa non-préparation. Je rejoins au 33ème km, 2 collègues de travail, Antoine et Laura, venus nous encourager et qui nous attendent depuis plus de 2h. Ca fait du bien de parler un peu. Je leur dis, sûr de moi, que je vais finir. Je ne m’étais pas encore trop poser la question mais là, j’en suis sûr. Je vais finir. Ils me disent que Francis est juste devant moi et il marche. Il s’est donc pris le redouté mur. On le rattrape assez vite et on fait quelques photos. Et on reprend notre chemin.

 


 

35ème km > 42ème km

Après le ravito des 35 km, arrive une montée qui sera fatale pour Francis. Je l’abandonne en lui disant qu’on va le faire et que je l’attends à l’arrivée. Il y a de plus en plus de monde sur la route dont un bon tiers qui marchent. J’entends une femme dire ‘allez viens on marche et on ne le dira à personne’, ça me fait bien rire. C’est vrai qu’il y a très peu de spectateurs sur cette portion. Le meneur d’allure des 5h me double, je trouve ça bizarre en regardant ma montre mais bon, ce n’est pas grave. Il y a pas mal d’abandons, je me sens triste pour eux et je me dis qu’ils doivent être vraiment au fond du trou car moi, même si je ne suis pas au mieux à ce moment de la course, il faudrait me couper les deux jambes pour m’empêcher de finir. J’essaye de ne pas trop à penser à mes jambes qui me font de plus en plus mal alors je laisse mon esprit s’évader (ce que je sais le mieux faire dans la vie) et pense déjà à mon prochain marathon : ce sera le Nice Cannes 2015 (ou pas). Après le ravito des 40km, je vois le ravito Haribo, il existe donc bien !! Je prends 3 bonbons mais je suis incapable de mâcher le 1er, je les jette à contre cœur. Je rattrape le meneur d’allure des 5h arrêté sur le bord de la route, il nous encourage en nous disant qu’on peut encore faire moins de 5h. Ah bon !? d’accord ! on verra !

 

Les 195 derniers mètres

C’est juste après le rond-point de la Porte Dauphine qu’on arrive sur l’avenue Foch, la dernière ligne droite, moins de 200m à parcourir. Quand je vois l’arche d’arrivée, je suis submergé par l’émotion. Je me mets comme prévu la BO de Rocky et, là, les larmes sont incontrôlables. Je n’arrive pas à réaliser que je l’ai fait, j’ai couru un marathon. Je passe devant les photographes les 2 bras en l’air et je franchis enfin la ligne. Je n’ai aucune idée de mon temps et je m’en fous. Je m’appuie sur une rambarde et éclate en sanglots à coté d’un Colombien qui pleure lui aussi. Beaucoup de gens pleurent à l’arrivée, c’est incontrôlable ; je pense qu’il n’y a que les Marathoniens qui peuvent comprendre. Je réalise une chose : je suis MARATHONIEN. Je retrouve @Marv_NYC51 qui, lui aussi, est si heureux d’avoir fini. On récupère nos tee-shirts de Finisher, je suis dégouté car il est trop petit pour moi et nos superbes médailles. On rejoint un peu plus loin @nixul50, le barefooter, tout le monde est heureux.

 

 

Mon temps au final est de 4h56’46 et celui de Francis de 5h10’04. Mon objectif était de 4h30 mais c’est tellement anecdotique comparé au fait d’avoir terminé. Ce sera l’objectif du prochain. Je suis MARATHONIEN (oui je sais je l’ai déjà dit mais ça me fait plaisir de le dire une nouvelle fois).

 



21/01/2016
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